La retouche esthétique: avec un grain de sel SVP!

Suite au dernier article paru sur le blogue photo du Vieux Montréal, j'ai eu envie d'exposer mon point de vue sur le délicat sujet de la retouche photo.

Je ne parle pas ici du redressement des parallèles en photo d'architecture ou du camouflage d'un petit bouton sur le nez d'une mariée. Je parle plutôt ici de la retouche esthétique qui a présentement mauvaise presse, celle qui a pour objectif de faire paraître 10 ans de moins et que l'on menace de bânir aux Royaumes Unis .

Quelqu'un m'a déjà dit qu'il retouchait un portrait afin que celui-ci corresponde au souvenir qu'il avait de son modèle. S'il se souvenait d'une femme enjouée et radieuse devant la caméra, il allait bien sûr atténuer ces cernes sous les yeux qui lui donnaient un air fatigué et triste. S'il n'avait pas remarqué cet éclaircissement sur le dessus de la tête de son client lors de la prise de vue, il prenait le temps de s'assurer qu'il n'y paraîsse rien dans la photo finale non plus. J'ai beaucoup aimé ce point de vue et je l'ai appliqué dans mon travail.

Mais je ne suis pas une autruche, et je constate que l'image de l'homme et de la femme dans notre société actuelle n'est absolument pas réaliste. Et je préfère de loin y aller molo avec la retouche esthétique de façon générale car j'aime sincèrement les gens pour ce qu'ils sont. Mais en tant que professionnels de l'images, nous devons nous demander quelle sera notre contribution au débat et jusqu'à quel point nous nourrissons ce monstre de l'idéal esthétique et de la jeunesse éternelle. C'est à chacun de faire son bout de chemin là-dessus et de choisir son "camp".

J'oserais même conclure que, de toutes façons, dans la pratique, le client est roi. Dans les contrats de pub, le DA nous donnera les balises à suivre, alors qu'avec le client direct, on proposera les retouches que l'on juge nécessaires ou souhaitables, mais au final, il aimera ou n'aimera pas. Et je maintiens que la retouche fait partie des outils que nous devons offrir à nos clients et qui nous distinguent souvent de la compétition.

Mais de grâce, allons-y avec un grain de sel...